Sucre : un danger sous-estimé pour le cœur !

Et si le vrai risque pour votre cœur, c’était le sucre ?

On parle souvent du sel comme de l’ennemi public numéro un du cœur. Et c’est vrai : trop de sel peut faire grimper en flèche la pression artérielle, forçant le cœur à pomper plus fort, jusqu’à l’épuisement. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de ne pas dépasser 5 grammes de sel par jour, soit moins d’une cuillère à café. Pourtant, dans l’assiette des Français, on en trouve près de 9 g/jour en moyenne.

Mais pendant que tous les projecteurs sont braqués sur le sel, un autre coupable agit dans l’ombre : le sucre. Et lui aussi s’en prend sournoisement à notre système cardiovasculaire.

Pourquoi sommes-nous accros au sucre ?

Parce qu’il active les circuits de la récompense dans le cerveau, tout comme certaines drogues. Dès les premières bouchées, le sucre stimule la libération de dopamine, l’hormone du plaisir. Résultat : plus on en mange, plus on en a envie. Cette addiction douce est exploitée par l’industrie agroalimentaire, qui glisse des sucres cachés dans de nombreux produits, même salés. Résister devient alors un vrai défi.

Le sucre, cet ennemi masqué du cœur

Sucres cachés dans les boissons, pâtisseries, sauces industrielles, céréales ou même dans les yaourts « allégés »… Résultat : on consomme beaucoup plus de sucre que ce que notre cœur peut supporter. L’OMS recommande de limiter les sucres ajoutés à 25 grammes par jour (environ 6 cuillères à café). Or, un soda de 33 cl à lui seul dépasse déjà ce seuil.

Que provoque cet excès de sucre sur le système cardiovasculaire ?

  • Inflammation chronique : le sucre alimente l’inflammation, un terrain de jeu idéal pour le développement de l’athérosclérose, c’est-à-dire l’obstruction des artères.
  • Stress oxydatif : une surconsommation de sucre accélère la production de radicaux libres, ces molécules qui attaquent nos cellules, abîment les parois des vaisseaux et favorisent le vieillissement vasculaire.
  • Diabète de type 2 : une glycémie trop souvent élevée dérègle l’insuline et finit par endommager les vaisseaux, notamment au niveau du cœur, du cerveau et des reins.
  • Hypertension artérielle : on l’ignore souvent, mais une consommation élevée de sucre (notamment sous forme liquide) augmente aussi la pression artérielle, au même titre que le sel.

Des ravages silencieux chez les jeunes… et chez les femmes

Aujourd’hui, les jeunes adultes sont de plus en plus touchés par des infarctus précoces, et le sucre y joue un rôle majeur. Une étude publiée dans JAMA Internal Medicine (2014) a montré que les personnes consommant entre 17 % et 21 % de leurs calories quotidiennes sous forme de sucres ajoutés présentaient un risque accru de 38 % de mortalité cardiovasculaire par rapport à celles en consommant moins de 10 % .

Et les femmes ?

Elles sont encore plus sensibles aux effets délétères du sucre. Avant la ménopause, les œstrogènes protègent partiellement les artères. Après 50 ans, la donne change : graisse viscérale, insulino-résistance et inflammation s’accentuent. Le sucre devient alors un facteur de risque cardiovasculaire majeur.

Les femmes sont aussi plus touchées par des infarctus dits « silencieux » et sous-diagnostiqués. Or, une alimentation trop sucrée majore ces risques.

Résultat : le sucre devient un accélérateur de risque cardiovasculaire, notamment lors de cette transition hormonale critique.

 Les jeunes filles, grandes consommatrices de produits sucrés et premières victimes

Chez les adolescentes, les boissons sucrées et les snacks ultra-transformés sont omniprésents. Une étude de l’American Heart Association a montré que les adolescentes qui consomment plus de sucres ajoutés ont un risque accru d’hypertension, d’obésité et de résistance à l’insuline… posant ainsi les premières pierres de futurs accidents cardiovasculaires.

Par quoi remplacer le plaisir du sucre ?

Se passer de sucre ne signifie pas se priver de tout plaisir ! Pour tromper les envies sucrées sans nuire à votre cœur, il existe des alternatives savoureuses et bien meilleures pour la santé cardiovasculaire :

  • Les fruits frais : riches en fibres et en antioxydants, ils calment les fringales sucrées tout en apportant vitamines et micronutriments protecteurs.
  • Un carré de chocolat noir (min. 70 % cacao) : en quantité raisonnable, il apporte du magnésium et des flavonoïdes, excellents pour les vaisseaux sanguins.
  • Les oléagineux (amandes, noix, noisettes) : leur croquant et leur richesse en bonnes graisses procurent une vraie sensation de satiété.
  • Les yaourts nature avec un filet de miel ou de sirop d’agave : bien moins sucrés que les desserts industriels, ils permettent une transition douce.
  • Les épices réconfortantes : cannelle, vanille, cardamome… Elles éveillent le palais et réduisent l’envie de sucre.

Changer de récompense : sortir marcher, écouter de la musique, lire quelques pages d’un livre… Apprendre à dissocier le réconfort de la nourriture sucrée est la clé d’un changement durable.

Remplacer le sucre, c’est rééduquer son cerveau au vrai goût des aliments. Le plaisir reste… la dépendance en moins !

Conclusion : sucrer en excès, c’est un peu comme trahir son cœur

Le sucre est doux en bouche, mais amer pour nos artères. Ce qu’on avale aujourd’hui construit – ou détruit – notre santé de demain. Réduire les sucres ajoutés, miser sur des aliments bruts, bouger plus et cuisiner maison sont autant d’actes simples pour protéger son cœur… et celui des femmes qu’on aime.