L’approche sexuée de la santé : un combat d’avenir

Toujours à la pointe du combat pour l’égalité entre les femmes et les hommes, le magazine Marie Claire s’engage dans la lutte pour une médecine qui n’oublie plus le sexe des patients. Pour réfléchir sur ce vaste sujet, Marie-Claire a initié un groupe de réflexion sobrement nommé « Agir pour l’égalité »  qui s’est réuni le 27 mars dernier.

A cette occasion des recommandations concrètes ont vu le jour notamment sous l’impulsion de Claudine Junien, professeure de génétique médicale et membre du conseil scientifique de la Fondation Recherche Cardio-Vasculaire en charge du programme de recherche sur le cœur des femmes.

En dépit des chiffres de la mortalité féminine causée par les maladies cardio-vasculaires, en dépit de symptômes féminins spécifiques notamment en cas d’infarctus du myocarde, la recherche française a pris beaucoup de retard pour développer une médecine sexuée. La France aurait jusqu’à 15 ans de retard par rapport à d’autres pays comme le canada, les Etats-Unis ou Israël qui pratiquent depuis longtemps une approche différenciée des deux sexes pour traiter la maladie cardio-vasculaire. Une approche différenciée également nécessaire à tous les niveaux de la recherche y compris la recherche fondamentale. Comme l’explique avec beaucoup de ferveur Claudine Junien en matière de santé « on naît femme, on ne le devient pas » et c’est dès la conception que se lit la différence entre le sexe féminin et le sexe masculin. 30% des gènes des hommes et des femmes s’expriment différemment dans tous leurs tissus et cette incontestable preuve scientifique devrait être le fil d’Ariane qui mobilise tous les acteurs de la recherche. Parmi les grands combats à mener pour l’avenir plusieurs autres pistes ont été développées :

  • Intégrer au programme des études de médecine un enseignement transversal plus approfondi sur la distinction entre les différences de sexe et de genre femmes-hommes.
  • Inciter les pouvoir publics à mettre en place une surveillance sur les effets secondaires en fonction des sexes
  • Encourager les laboratoires à mieux prendre en compte les différences de posologies et de mécanismes en fonction des sexes.
  • Inciter les femmes à participer aux essais cliniques en ciblant particulièrement les femmes ménopausées ou stériles, afin d’éviter de possibles effets négatifs sur la grossesse.

La Fondation Recherche Cardio-Vasculaire qui milite depuis des années pour une médecine sexuée en développant des programmes de recherche dédiés au cœur des femmes se félicite de cette prise de conscience initiée par Marie-Claire. Car, si le cœur féminin est anatomiquement quasi semblable au cœur masculin le corps féminin est lui bien différent du corps masculin.