Burnout et cœur : un lien insidieux à ne pas ignorer

Qu’est-ce que le burnout ?

Le burnout, c’est l’épuisement total : émotionnel, mental et physique. C’est quand le travail, le stress ou les obligations quotidiennes vous siphonnent complètement, au point de ne plus avoir l’énergie de vous lever, de réfléchir clairement ou même d’éprouver de la joie. C’est un signal d’alarme de votre corps et de votre cœur : il dit STOP avant que le stress ne se transforme en maladie cardiovasculaire.

 

Chiffres clés en France

  • Selon l’Institut de veille sanitaire, 480 000 personnes en France sont concernées par un état de souffrance au travail, dont 7 % seraient spécifiquement touchées par le burn-out.
  • Le baromètre 2023 du cabinet Empreinte Humaine (OpinionWay) estime que 2,5 millions d’actifs présentent un risque d’épuisement sévère.
  • Selon le cabinet Technologia, 3,2 millions de salariés (soit 12 % de la population active) seraient exposés à un risque de burn-out.
  • Une étude du Forum of Future en 2023 classe la France parmi les pays européens les plus touchés par le burn-out professionnel, à égalité avec le Royaume-Uni.

Quand le corps dit stop : les signes du burn-out

Le burn-out, ce n’est pas « juste de la fatigue ». C’est un état d’épuisement profond qui touche à la fois le corps, les émotions et l’esprit.

Les signes les plus fréquents sont :

  • Fatigue permanente : même après une nuit de sommeil, la sensation d’épuisement reste.
  • Troubles émotionnels : irritabilité, sentiment de vide, perte de motivation, parfois des pleurs incontrôlés.
  • Difficultés cognitives : trous de mémoire, concentration en berne, impression de ne plus pouvoir réfléchir.
  • Manifestations physiques : maux de tête, troubles digestifs, tensions musculaires, palpitations, insomnies.
  • Isolement : repli sur soi, perte d’intérêt pour ses proches ou ses activités.

Ce syndrome n’apparaît pas du jour au lendemain : il s’installe insidieusement sous l’effet d’un stress chronique non régulé.

Le burnout : un facteur de risque cardiovasculaire avéré

Des études ont montré que le burn-out augmente le risque de maladies cardiovasculaires : infarctus, hypertension, troubles du rythme.
Pourquoi ? Parce que le stress prolongé entraîne une surcharge hormonale (cortisol, adrénaline), qui épuise l’organisme, favorise l’inflammation et endommage progressivement les vaisseaux sanguins.

En clair : quand l’esprit s’épuise, le cœur trinque aussi.

  • Une étude menée en 2012 a révélé que le burnout augmente de 41 % le risque de développer une maladie coronarienne chez les individus en bonne santé Lippincott.
  • Une revue systématique de 2024 a confirmé que le burnout est associé à une inflammation systémique accrue, un facteur de risque bien connu pour les maladies cardiaques MDPI.

Ces résultats justifient d’approfondir la recherche sur le burnout comme prédicteur potentiel de morbidité et de mortalité cardiovasculaire.

‍⚕️ Les femmes : une vulnérabilité accrue

Les femmes sont particulièrement vulnérables aux effets du burnout sur le cœur. Celles qui cumulent un emploi avec des responsabilités familiales subissent une charge mentale et émotionnelle accrue, souvent dans des contextes marqués par des inégalités — ce qu’on appelle la « double journée ».

Leurs symptômes cardiovasculaires sont par ailleurs plus souvent atypiques : fatigue extrême, nausées, douleurs diffuses dans le dos, la mâchoire ou l’estomac. Ces signaux sont encore trop peu reconnus, entraînant des diagnostics plus tardifs.

Enfin, les femmes présentent une plus forte probabilité de développer une maladie cardiovasculaire après un épisode de dépression, un trouble fréquemment lié à l’épuisement professionnel.

⚖️ Inégalités sociales : un terrain propice au burnout

Les conditions socio-économiques jouent un rôle déterminant dans le développement du burnout.

  • Les personnes en position socio-économique plus faible (emplois plus précaires, moins de contrôle sur leur travail, plus de contraintes) ont souvent des conditions de travail plus stressantes : horaires lourds, peu de reconnaissance, peu de soutien.
  • Autrement dit, le burn-out n’est pas “également réparti” : il peut être plus fréquent ou plus sévère dans les catégories sociales plus vulnérables.
  • Cela signifie aussi qu’il y a un volet de prévention sociale : améliorer les conditions de travail, donner plus de soutien, reconnaître cette dimension d’inégalité.

Comment s’en protéger ? Des gestes concrets

Heureusement, il existe des moyens simples et accessibles pour réduire le risque :

  1. Apprendre à dire non : fixer des limites claires au travail comme dans la vie personnelle.
  2. Couper les écrans le soir : favoriser un vrai temps de récupération et un sommeil réparateur.
  3. Bouger chaque jour : marche, yoga, natation… L’activité physique aide à réguler le stress et protège le cœur.
  4. Pratiquer la respiration ou la méditation : 10 minutes par jour suffisent pour calmer le système nerveux.
  5. Entretenir ses liens sociaux : partager ses difficultés, demander de l’aide, ne pas rester isolé.
  6. Consulter un professionnel : médecin, psychologue ou sophrologue peuvent accompagner la sortie de crise.

Le burn-out n’est pas une faiblesse : c’est un signal d’alarme.
Le reconnaître, c’est déjà le premier pas pour protéger sa santé mentale… et son cœur.


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