Traiter le cancer sans oublier le risque cardio-vasculaire

Le cancer et les maladies cardio-vasculaires sont les deux premières causes de décès en France.

Selon une étude basée sur les données du CépiDc (Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès de l’Inserm) sur 579.230 décès enregistrés en 2016, les morts par tumeurs (29,0 %) et maladies cardiovasculaires (24,2 %) restaient prépondérants. Il y a donc urgence à se mobiliser pour lutter contre ces deux fléaux de Santé Publique qui affectent aujourd’hui dans les mêmes proportions les hommes et les femmes et qui doivent faire l’objet d’une seule et même prévention.

En effet, selon les travaux de chercheurs américains qui furent présentés à l’AHA en 2019, les patients ayant survécu à une crise cardiaque pourraient être plus à risque de souffrir d’un cancer que ceux n’ayant pas de maladies cardiovasculaires. Ce qui est moins mentionné c’est que le cancer peut lui aussi provoquer des troubles cardio-vasculaires.

Selon une étude américaine publiée dans le European Heart Journal 11% des personnes soignées pour un cancer, qu’elles soient en rémission ou en cours de traitement, décèdent d’une maladie cardiovasculaire. Cette proportion peut même atteindre près de 15% pour certains cancers. Un phénomène qui s’explique en partie par la toxicité de certains traitements anticancéreux sur le système cardiovasculaire. D’autre part, le risque varie selon le type de cancer. Ainsi, ceux de la vessie, du larynx, de la prostate ou encore de l’utérus sont associés à un risque cardiovasculaire particulièrement important. De même,  les femmes qui survivent à un cancer du sein ont plus de risques de mourir d’une maladie cardiovasculaire que d’une récidive de leur cancer. Cela concerne en particulier les femmes de plus de 65 ans.

Dans le viseur, la radiothérapie qui peut endommager les artères, les chimiothérapies et certains traitements comme  les anti-métabolites (substance entravant les réactions qui aboutissent à la construction, à la multiplication et au développement d’éléments de l’organisme. On utilise par exemple des médicaments antimétabolites contre les bactéries ou les cellules cancéreuses).

Plusieurs types de maladies cardiaques se rencontrent après les traitements des cancers :

  • Une insuffisance cardiaque
  • Une attaque cardiaque (infarctus du myocarde)
  • Une péricardite
  • Des troubles du rythme cardiaque.
  • Des maladies cérébrovasculaires, par atteinte des vaisseaux sanguins, peuvent être à l’origine d’accidents vasculaires cérébraux (AVC). Elles sont essentiellement provoquées par la radiothérapie, lorsque celle-ci a touché le cerveau.

Bien entendu, il ne s’agit en aucun cas pour le patient de refuser les traitements anti-cancéreux sous prétexte qu’ils peuvent occasionner des maladies cardio-vasculaires. En revanche, il est important d’évoquer ce risque cardio-vasculaire lié aux traitements en toute transparence avec votre oncologue. Enfin, n’hésitez pas à demander une consultation en cardio-oncologie, une spécialité récente qui a pour objectif la prise en charge des patients cancéreux avec les meilleurs traitements, en prévenant et en limitant les dégâts cardiovasculaires.

Pour lutter contre les maladies cardio-vasculaires et le cancer, nous vous rappelons qu’il est recommandé d’éviter :

  • surpoids ou obésité,
  • taux trop élevé de graisse dans le sang (cholestérol),
  • hypertension artérielle,
  • taux de sucre trop élevé dans le sang (diabète),
  • manque d’activité physique,
  • tabagisme et consommation excessive d’alcool.