Santé Cardio-Vasculaire & Pollution : une urgence de santé publique

C’est la rentrée, les matins sont plus frais, les cours d’école s’emplissent des pépiements des enfants. De l’été, nous gardons le hâle et des souvenirs de bonheur partagé ou de nécessaires retrouvailles avec les beautés de la nature et les bienfaits du silence.  Une pause bien-être salutaire notamment pour les habitants des villes qui sont soumis à davantage de pollution atmosphérique. Une pollution qui selon les dernières données de l’OMS est à l’origine du décès prématuré de 4,2 millions de personnes dans le monde et qui a également des conséquences extrêmement néfastes sur notre santé cardio-vasculaire.

Une prise de conscience écologique qui n’a pas échappé à la Société Européenne de Cardiologie dont le congrès s’est tenu à Paris du 31 août au 4 septembre et qui s’est associée à la capitale française pour lancer l’opération « Le cœur de Paris bat plus fort ». Ce partenariat a pour objectif de promouvoir des mesures concrètes pour lutter contre les maladies cardio-vasculaires au sein des zones urbaines soumises de plein fouet à cet air vicié et notamment dans le métro. Le principal problème est l’exposition aux particules ultrafines. Environ 58 % des décès prématurés liés à la pollution de l’air résultent de cardiopathies ischémiques (à l’origine d’infarctus du myocarde) et d’accidents vasculaires cérébraux. La France est le 3ème pays européen le plus touché par la pollution atmosphérique liée aux particules.

Ce problème de pollution est donc l’affaire de tous. Il en va désormais de notre pérennité en zone urbaine de le prendre en main et de le solutionner.  Parmi les autres sources de pollution, les scientifiques ont également dressé à l’occasion de ce congrès le lourd bilan de la pollution sonore qui n’affecterait pas que nos oreilles mais qui altérerait également notre cœur en augmentant le rythme cardiaque et en sécrétant les hormones du stress.  Une bombe atmosphérique qui pourrait sérieusement diminuer notre espérance de vie d’autant que les zones urbaines sont davantage concernées par la sédentarité et le surpoids en relation avec une mauvaise hygiène alimentaire.

Cette mobilisation des professionnels de la cardiologie lors du congrès  de Paris  devrait faire des émules puisque d’autres capitales européennes ont décidé de rejoindre le mouvement vertueux des « Villes engagées pour un cœur en bonne santé ».