8 mars 2023 : des droits pour la santé des femmes !

En cette journée internationale des Droits des femmes, plus que jamais les droits des femmes en matière de santé sont au cœur des préoccupations. Car ne l’oublions pas, même si des avancées majeures ont vu le jour, il reste encore beaucoup à faire pour parvenir à une égalité satisfaisante.

L’augmentation parmi les femmes de la pauvreté et de la dépendance économique, l’exposition à la violence, les comportements négatifs envers elles, les discriminations raciales ou autres préjugés, le manque de pouvoir de bon nombre de femmes sur leur vie sexuelle et leur fécondation et enfin leur manque d’influence sur les décisions sont autant de réalités sociales qui nuisent à leur santé et notamment à leur santé cardio-vasculaire.

Une bonne santé est essentielle pour mener une vie digne et épanouissante et le droit de toutes les femmes à contrôler tous les aspects de leur santé est crucial pour leur liberté et leur affirmation.

Dates clés des droits en santé des femmes 

1956 : Invention et commercialisation de la première pilule contraceptive

Au début des années 1950, le Docteur Gregory Pincus ouvre un centre de recherche en biologie et lance des travaux sur les hormones sexuelles.
En seulement 5 ans, il développe avec son équipe la première pilule contraceptive.

1956 : Création de la Maternité Heureuse

En France, des militantes féministes créent « la Maternité Heureuse » une association en faveur du contrôle des naissances. En 1960, il change de nom pour devenir le Mouvement Français pour le Planning Familial (MFPF). Il a pour objectif d’améliorer la santé des mères et des enfants.

1967 : Autorisation de la contraception en France

Le 19 décembre 1967, l’Assemblée Nationale adopte la Loi Neuwirth. Cette loi autorise la contraception et donc la pilule contraceptive peut être obtenue par les femmes grâce à une prescription médicale.

1975 : Légalisation de l’IVG en France

La « loi Veil » du 17 janvier 1975 permet de légaliser l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) sur une période de 5 ans. Une avancée historique qui doit permettre de réduire drastiquement les avortements clandestins.

1987 : Création de la journée internationale d’action pour la santé des femmes

Cette journée de mobilisation a été lancée pour la première fois au Costa Rica en 1987.

1990 : L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) reconnait les violences faites aux femmes comme un enjeu de santé publique

1993 : Prise en compte des femmes dans les essais cliniques

En 1993 aux Etats-Unis, l’Institut National de la Santé (NIH) revoit les critères d’inclusion dans les essais cliniques. Ils décident alors que les femmes doivent être obligatoirement représentées lors de ces tests cliniques. Ils estiment en effet qu’il existe des différences entre hommes et femmes au niveau de la santé et qu’elles ne se limitent pas au système reproducteur. 

Les symptômes d’une maladie peuvent varier selon que l’on soit un homme ou une femme.

2010 : Un premier rapport officiel sur la santé des femmes est publié

2013 : L’Inserm lance un groupe de travail « Genre et Recherche en Santé »

Comme a pu le faire le NIH aux USA, la France lance son propre groupe de recherche au sein de l’Inserm (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale). L’objectif principal est de sensibiliser les chercheurs, mais aussi les médecins de l’institut sur les inégalités entre hommes et femmes dans le domaine médical et la prise en charge des pathologies

2016 : l’Académie française de médecine encourage la communauté scientifique et médicale à pratiquer des soins adaptés à chacun, selon son sexe.

Elle estime que les différences biologiques entre hommes et femmes ne sont pas assez prises en compte dans les activités autour du soin, et insiste sur la différence d’approche en France par rapport à d’autres pays.

2017 : le Haut Conseil à l’Egalité appelle à mener des actions concrètes en faveur de la lutte contre les inégalités de santé.

Il encourage :

  • l’accueil de femmes en situation de précarité,
  • la prise en compte des  risques et de la pénibilité spécifique des postes de travail occupés par des femmes,
  • à la détection de symptômes liés au sexe dans la prise en charge des pathologies.

2020 : loi du 30 juillet visant à protéger les victimes de violences conjugales

La loi entend mieux protéger les victimes de violences conjugales.

  • Elle permet la suspension du droit de visite et d’hébergement de l’enfant mineur au parent violent.
  • En cas de violence au sein du couple, l’inscription au fichier judiciaire des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes est automatique (sauf décision contraire du juge) pour les infractions les plus graves. La notion de harcèlement au sein du couple est considérée comme une circonstance aggravante.

    Maladies cardio-vasculaires des femmes : HALTE AUX PREJUGES

    Les maladies cardio-vasculaires progressent fortement chez les femmes de moins de 50 ans. Les maladies cardiovasculaires sont souvent perçues comme spécifiquement masculines, touchant l’homme de 50 à 60 ans, fumeur, sédentaire, bon vivant avec de l’embonpoint. Ce préjugé reste très présent, alors que de plus en plus de femmes jeunes sont touchées.

    Non l’infarctus n’est pas une maladie d’homme. 38% des femmes meurent dans l’année d’un infarctus du myocarde méconnu contre 25% des hommes.

    Pourquoi tant d’idées reçues ?
    Ce sont les codes sociaux de la féminité et de la masculinité qui influencent l’expression des symptômes des patients, et la façon dont les professionnels de santé dépistent et prennent en charge certaines maladies. Il est donc primordial de s’affranchir de ces stéréotypes afin de mieux soigner les maladies cardiaques des femmes.