Le cholestérol : le définir pour le comprendre

Cholestérol, un terme qui peut inquiéter à la lecture trop hâtive d’un bilan biologique. Pourquoi ai-je du cholestérol ? Est-ce que je mange trop gras ? Est-ce que je fais assez d’exercice ? Est-ce que je vais avoir un infarctus ?

Toute une foule d’émotions, de craintes irrationnelles peuvent se bousculer dans la tête d’un patient à l’annonce d’un taux de cholestérol trop élevé. Mais s’il est déconseillé de le laisser flamber, le cholestérol n’est pas systématiquement l’ennemi de votre santé. Enfin, s’il a tendance à augmenter, notamment en raison de l’âge, de certains facteurs de risque, ou au moment de la ménopause pour les femmes, pas de panique il existe des solutions à la fois médicamenteuses et d’hygiène de vie pour faire baisser votre taux de mauvais cholestérol et booster votre bon cholestérol.

En modifiant vos habitudes, en prenant un traitement adapté, toujours en concertation avec votre médecin, vous pouvez devenir un acteur à part entière de votre santé cardio-vasculaire.

Un peu d’histoire

L’histoire du cholestérol débute en 1758, avec François-Paul Poulletier de la Salle qui met en évidence une nouvelle substance organique au sein des calculs biliaires.

En 1816, le chimiste Michel-Eugène Chevreul précise les caractéristiques physico-chimiques de cette substance lipidique, qu’il baptise « cholestérine ».

Par la suite, de nombreux chercheurs s’attacheront à préciser le métabolisme et le rôle physiologique et pathologique du cholestérol, et à en améliorer le dosage. L’implication directe de l’hypercholestérolémie dans la progression de l’athérome ne sera démontrée qu’au cours de la deuxième moitié du xx e siècle, à partir de données épidémiologiques et de données cliniques.

Quelques chiffres

D’après une étude de Santé Publique France,

                                     1 français/5 a des problèmes de cholestérol soit 20% de la population

  • La tranche d’âge la plus touchée est la tranche des 45/65 ans avec plus de 30% de personnes atteintes.
  • Seulement 12,5% des personnes ayant du cholestérol suivraient un traitement adapté.
  • Le cholestérol serait à l’origine d’1 infarctus/2.

Qu’est-ce que le cholestérol ?

Le cholestérol est un type de lipide fabriqué par le foie et présent dans les aliments que l’on consomme. Nous avons besoin d’avoir du cholestérol pour être en bonne santé. Il est un élément indispensable à la synthèse de nombreuses hormones, mais aussi à la structure de la membrane qui entoure les cellules. Il participe également à la synthèse de la vitamine D au niveau de la peau.

Comme il n’entraîne aucun symptôme directement visible, le cholestérol se développe au fil des années en silence. À long terme, les conséquences sur la santé cardio-vasculaire peuvent être très graves.

Le cholestérol comment ça fonctionne ?

Le cholestérol est transporté dans le sang par les « lipoprotéines » ou LDL, des protéines de basse densité, et les HDL, des lipoprotéines de haute densité.

Le « cholestérol total » comprend le cholestérol HDL (bon cholestérol) et le cholestérol LDL (mauvais cholestérol).

 Quel taux de cholestérol dois-je avoir pour être en bonne santé ?

 Votre objectif de cholestérol total et surtout de LDL-cholestérol, mauvais cholestérol, sera à fixer avec votre médecin. C’est à lui d’évaluer votre objectif de taux de cholestérol en fonction de votre état de santé.

En France, les recommandations de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Affsaps) sont les suivantes :

  • Cholestérol total : inférieur à 2,00 g/L
  • Cholestérol-HDL : compris entre 0,40 g/L et 0,60 g/L
  • Cholestérol-LDL : inférieur à 1,6 g/L.

Toutefois, la valeur attendue tient compte des facteurs de risque et ce chiffre peut être revu à la baisse en fonction de votre sexe, de votre âge, de votre poids, en cas de diabète, d’hypertension artérielle, de tabagisme d’antécédents familiaux cardio-vasculaires ou si vous prenez certains médicaments.

Si vous présentez une maladie cardiovasculaire vous devrez contrôler régulièrement votre taux de cholestérol.

Quel examen pour contrôler votre cholestérol ?

Pour contrôler votre cholestérol votre médecin vous prescrira un bilan lipidique. Il est conseillé d’en faire un une fois par an notamment si vous souffrez d’un diabète ou de facteurs de risque cardio-vasculaires.

  • Le bilan lipidique est une analyse de sang réalisée à jeun qui permet de connaître le taux des graisses (lipides) dans le sang.
  • Il mesure les taux de « bon » et de « mauvais » cholestérol et permet de surveiller l’évolution du cholestérol pour prendre des mesures adaptées.

Qu’est-ce que l’hypercholestérolémie familiale ?

L’hypercholestérolémie familiale  est une maladie caractérisée par une élévation du mauvais cholestérol dès la naissance.

Elle ne signifie pas que vous avez une mauvaise hygiène de vie ou une mauvaise alimentation. C’est une maladie familiale héréditaire dont l’origine est génétique. Elle se transmet de génération en génération. C’est également une maladie invisible, plus de 90% des personnes atteintes en France ne sont actuellement pas diagnostiquées. Avec cette maladie, le risque d’accident cardiovasculaire est augmenté dès le plus jeune âge.

Qu’est-ce qu’une dyslipidémie ?

Une dyslipidémie est une anomalie lipidique. Elle correspond à un taux élevé dans le sang de triglycérides et/ou de cholestérol.

Les triglycérides sont fabriqués par le foie mais aussi, apportés par l’alimentation (sucres, alcool). Ils sont stockés dans le tissu adipeux qui est constitué essentiellement de graisses. Ils constituent une réserve importante d’énergie.

Souvent, aucune cause précise à l’origine des dyslipidémies n’est retrouvée. L’augmentation du cholestérol et/ou des triglycérides sanguins s’explique par une origine multifactorielle associant une prédisposition génétique et des comportements les favorisant, tels que 

  • La sédentarité
  • Le surpoids
  • Une alimentation déséquilibrée

Quels sont les risques cardio-vasculaires auxquels expose le cholestérol ?

Après plusieurs années de taux trop élevé, le cholestérol provoque peu à peu une perte d’élasticité des artères et réduit leur diamètre. On parle alors d’athérosclérose, une maladie qui peut avoir de graves conséquences. Quand l’excès de cholestérol est associé à un diabète, le risque cardiovasculaire augmente.

Ces plaques d’athérome qui se déposent sur la paroi des artères au risque de les boucher peuvent favoriser : 

  • Un infarctus du myocarde
  • Une artérite des membres inférieurs
  • Un accident vasculaire cérébral

Le saviez-vous ?
Le bon cholestérol est un allié de votre cœur !

  • Un taux de cholestérol-HDL supérieur ou égal à 0,60 g/L est considéré comme un facteur protecteur contre la survenue de maladie cardiovasculaire.
  • Un taux de cholestérol-HDL en dessous de 0,40 g/L est considéré comme un facteur de risque de survenue de maladie cardiovasculaire.

Comment traiter votre excès de cholestérol ?

Le traitement de l’excès de cholestérol repose sur des mesures diététiques et sur des médicaments spécifiques.

Concrètement, que pouvez-vous faire ?

30 minutes de marche par jour à bonne allure suffisent à faire de l’effet sur le cholestérol et ainsi éviter les maladies cardiovasculaires. En moyenne, on constate une augmentation du taux de cholestérol HDL de 10% au bout de 3 mois d’activité physique régulière modérée et une diminution du taux de triglycérides de 25% après 2 semaines.

  • Adopter une alimentation équilibrée. Une alimentation limitée en mauvaises graisses. Sont à exclure les plats préparés trop salés, les charcuteries, les pizzas, les fromages gras qui font prendre du poids.
  • Réapprenez à cuisiner avec des produits frais et privilégiez une alimentation riche en fibres (légumes, fruits, céréales …) qui limitent l’absorption des graisses et contribuent à la baisse de votre mauvais cholestérol.

Le saviez-vous ?

Les stérols et les stanols végétaux sont des composés semblables au cholestérol présents dans les aliments végétaux et ils peuvent empêcher l’organisme d’absorber le cholestérol. Pour cuisiner pensez à privilégier les margarines à base de stérols végétaux en complément d’une alimentation équilibrée.

  • Arrêter le tabac qui induit une insulino-résistance, augmente le taux plasmatique des particules qui transportent le mauvais cholestérol ( LDL ), des triglycérides, et diminue le HDL-cholestérol.
  • Surveiller votre consommation d’alcool (que ce soit pour les hommes ou les femmes sauf si elles sont enceintes – maximum 2 verres par jour, et pas tous les jours). En effet, l’alcool est souvent consommé, notamment lors de l’apéritif, avec des aliments qui font le lit du mauvais cholestérol.

Quels traitements médicamenteux agissent sur la réduction du cholestérol ?

  • Les statines sont le principal type de médicament utilisé. Elles réduisent la production de cholestérol par l’organisme, abaissant ainsi le taux de cholestérol LDL. Elles augmentent également la capacité du foie à éliminer le cholestérol LDL du sang.
  • La seconde classe de médicaments utilisée est celle des inhibiteurs de l’absorption intestinale du cholestérol, représentés essentiellement par l’Ézétimibe. Elle est réservée aux cas où les statines seules ne constituent pas un traitement efficace ou suffisamment bien toléré.
  • Une 3e classe de médicaments, les fibrates, est moins utilisée aujourd’hui car elle agit essentiellement sur les triglycérides et peu sur le LDL cholestérol. Les fibrates sont utilisés lorsque les statines sont restées sans effet ou ont provoqué des effets indésirables gênants.

Femmes ménopausées : pensez à surveiller votre cholestérol 

Les modifications hormonales de la ménopause perturbent les lipides sanguins et le taux de cholestérol. Suées, bouffées de chaleur, anxiété, cycles irréguliers… sont les signes de la ménopause. C’est le moment de mesurer votre taux de cholestérol puis de le surveiller attentivement.

Le rapport entre cholestérol et ménopause est lié à la diminution du taux d’œstrogènes, que les ovaires arrêtent de produire à cette période. Les œstrogènes participent au maintien d’un taux de cholestérol normal chez les femmes non ménopausées.

Si la ménopause est inévitable, vous pouvez agir sur votre taux de cholestérol en vous maintenant à un poids modéré, en privilégiant une alimentation saine et une activité physique régulière.    

    Prenez-soin de votre cœur, parlez-en à votre médecin !

 

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Sources :
https://www.em-consulte.com/article/218586/dyslipidemies-de-la-femme-apres-50ans-le-role-de-lhttps://www.vidal.fr/
https://www.santepubliquefrance.fr/
https://www.ameli.fr/
https://www.inserm.fr/