Réchauffement climatique et maladies cardio-vasculaires : un lien brûlant

Lorsque Jacques Chirac déclara en 2002 « notre maison brûle et nous regardons ailleurs », il ignorait combien sa déclaration deviendrait prophétique. En effet, derrière cette phrase forte se dévoile une urgence climatique soulignée désormais par de nombreux experts. Selon le dernier rapport du GIEC, groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le constat concernant le réchauffement climatique et la multiplication des catastrophes naturelles est alarmant. Il convient de mettre en place des mesures immédiates et dans tous les secteurs pour garantir un avenir vivable.

 

 

Rappelons en effet combien le réchauffement climatique aggrave la pollution atmosphérique et vice versa. Le réchauffement climatique augmente la désertification, ce qui va amplifier la présence de particules de sables dans l’air mais aussi provoquer des incendies sauvages qui augmenteront la pollution atmosphérique. De même, la pollution de l’air causée par le dioxyde de carbone contribue au réchauffement climatique. Les deux phénomènes s’entretiennent mutuellement

Le réchauffement climatique modifie donc rapidement et profondément l’environnement. Les impacts sur la santé du réchauffement climatique & de la pollution sont nombreux et variés. Ils sont indiscutables sur la santé cardio-vasculaire.

Etat des lieux du réchauffement climatique & de la pollution sur la santé cardio-vasculaire 

La pollution de l’air est un danger majeur pour la santé qui contribue à la morbidité et à la surmortalité. L’OMS a identifié les polluants gazeux et particulaires comme des facteurs de risque importants entraînant des crises cardiaques et des accidents vasculaires cérébraux.

La pollution atmosphérique serait responsable de 400 000 décès prématurés chaque année en Europe

  • Pour 80% par maladies cardiovasculaires (notamment infarctus du myocarde), loin devant les maladies pulmonaires et le cancer.

Cette pollution atmosphérique aggrave non seulement les problèmes cardiaques chez les personnes déjà malades mais entraîne tout comme le tabac des effets nocifs sur le système cardio-vasculaire des personnes non malades. La corrélation entre les pics de pollution et de chaleur et les accidents vasculaires aigus est aujourd’hui prouvée.

Parmi les personnes les plus vulnérables au réchauffement climatique et à la pollution on recense 4 catégories :

  • Les enfants
  • Les fumeurs
  • Les seniors
  • Les personnes affectées par une maladie chronique

Les canicules de 2003 puis de 2006 et 2015 ont causé respectivement 15 000, 2000 et 3300 décès, notamment chez les seniors, en excès et en quelques jours en France.

L’augmentation de 1,9° à 5,5° des températures provoque des hyperthermies et une hausse de la mortalité dans de nombreux pays. En 2018, 300 000 personnes dans le monde ont trouvé la mort à la suite d’épisodes d’extrême chaleur.

Quels sont les principaux problèmes générés par les coups de chaleur sur l’organisme ?

  • Crampes musculaires
  • Epuisement
  • Décompensation cardiovasculaire
  • Mortalité

Lors d’un épisode d’extrême chaleur comme une canicule la maladie cardio-vasculaire peut s’aggraver brutalement et occasionner un décès prématuré.

Notre recommandation :
Pour protéger leur cœur lors d’un épisode de chaleur extrême les personnes les plus fragiles et notamment celles de + de 65 ans :

  • Doivent s’informer et demander de l’aide car il existe aujourd’hui de nombreux numéros d’alerte canicule autant dans les villes que sur le plan national https://www.gouvernement.fr/risques/canicule.
  • S’hydrater même si elles ne ressentent pas la soif.
  • S’alimenter convenablement et consommer des fruits et légumes riches en eau (melon, pastèque, concombre …).
  • Aérer leur lieu de vie 2 fois par jour pendant 10 minutes.
  • Etre vigilantes si elles se sentent faibles, ont des nausées, des maux de tête ou des sensations de vertige.

Lien entre pollution atmosphérique et AVC

Grâce à une méta-analyse, un groupe de chercheurs allemands a récemment fait le point sur les études traitant des facteurs environnements comme la pollution atmosphérique et sa contribution dans le développement des maladies cardiovasculaires et notamment de l’AVC.

  • Des études coréennes ont montré que la pollution atmosphérique à long terme est associée à la mortalité par accident vasculaire cérébral. 
  • Des études à grande échelle initiées au Etats-Unis et au Danemark ont démontré le lien entre les hospitalisations pour AVC et les pics de pollution atmosphérique.
  • L’étude de la Women’s Health Initiative a démontré que le risque d’accident vasculaire cérébral et de décès par maladie cérébrovasculaire était supérieur de 35 % et le risque de décès par maladie cérébrovasculaire était supérieur de 83 % lors d’une exposition chronique à la pollution atmosphérique.
  • Les personnes de faible statut socio-économique et vivant près des grands axes routiers développent des formes d’AVC plus graves que celles plus aisées vivant dans un environnement plus verdoyant.

Pour conclure, l’équipe de chercheurs allemands recommande de toute urgence une étude et une analyse systématiques de l’impact de la pollution de l’air sur les maladies cérébrovasculaires.

Face à ce grand défi qui nous attend, la question n’est plus aujourd’hui de savoir si le climat va changer, la réponse ne peut être que positive, mais bien d’agir concrètement au quotidien pour faire bouger les lignes. Afin de réduire tous ensemble cette intensification de l’effet de serre. C’est essentiel pour notre santé, celle de nos enfants mais aussi pour préserver l’hospitalité de cette Terre qui nous accueille.

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Sources :