Travailler avec excès : une bombe à retardement pour le cœur !

Le 17 mai 2021 l’Organisation Mondiale de la Santé et l’Organisation Internationale du Travail ont tiré la sonnette d’alarme en publiant une étude démontrant  que le fait de travailler plus de 55 heures par semaine augmenterait le risque des décès liés aux maladies cardiaques et aux accidents vasculaires cérébraux.

Une mauvaise nouvelle pour les accros de l’ordinateur et des interminables réunions virtuelles ou pour les cadres débordés, notamment dans ce contexte renforcé de télétravail floutant les frontières entre la vie personnelle et la vie professionnelle.  Durant la pandémie, beaucoup d’entre eux se sont trouvés dans l’obligation de travailler davantage pour maintenir l’activité de l’entreprise. Le nombre d’heures de travail aurait augmenté d’environ 10 % pendant les confinements. Selon cette étude, les salariés dont les horaires de travail dépassent les 35 à 40 heures par semaine, augmentent de 35 % leur risque de faire un AVC. En 2016, l’Organisation Mondiale de la Santé et l’Organisation Internationale du Travail estiment que près de 347 000 personnes sont mortes d’une maladie cardiaque et 398 000 d’un AVC après avoir travaillé au moins 55 heures par semaine. Aucune différence  entre les sexes concernant l’effet des longues heures de travail sur l’augmentation des maladies cardio-vasculaires n’a été trouvée même si les hommes semblent plus concernés par la charge de morbidité.

Enfin, toujours sur le lien entre longues heures de travail et maladies cardio-vasculaires déjà mis en évidence dans de nombreuses études prospectives, une étude publiée en avril 2021 initiée par une équipe Canadienne a quant à elle suggéré que de longues heures de travail peuvent être associées à un risque accru de récidive d’événements coronariens après un infarctus du myocarde.

Cette étude porte sur 967 hommes et femmes, âgés de 35 à 59 ans, qui sont retournés au travail après un premier infarctus du myocarde. Les patients ont été recrutés dans 30 hôpitaux de la province de Québec, au Canada. La durée moyenne de suivi était de 5,9 ans. Les longues heures de travail ont été évaluées en moyenne 6 semaines après leur retour au travail. Au total, sur les 967 participants une récidive d’événements coronariens s’est produite chez 205 d’entre eux. De longues heures de travail (supérieures à 55 heures/semaine) ont été associées à un risque 2 fois plus élevé d’une récidive d’événements coronariens. Quant à ceux exposés à un stress professionnel élevé associé à une forte  charge de travail, ils ont également eu un plus grand risque d’événements récurrents de maladie coronarienne.

Alors que l’été arrive et que la situation sanitaire semble s’améliorer, nous invitons tous les accros du travail à profiter de cette période pour lever le pied et pour reprendre un rythme de travail qui ménage leur santé cardio-vasculaire. Nous n’avons qu’un seul et unique cœur et il est important d’en prendre soin.

 

  « Flâner, ce n’est pas suspendre le temps
mais s’en accommoder sans qu’il nous bouscule »
Pierre Sansot