7 octobre 2019 : l’école au tableau pour la troisième édition de Paroles de Fondations à l’Institut de France

Quand Victor Hugo écrivit « qu’ouvrir une porte école c’était fermer une porte de prison », il ignorait à quel point cette phrase serait toujours  d’actualité au 21ème siècle. Alors que les technologies avancent à pas de géants, remettant en question la place de l’homme parmi les machines pensantes, il semble indispensable que l’Institut de France pour qui le savoir est essence et horizon interroge les enjeux de l’école. Ces enjeux majeurs sont aujourd’hui défendus par de nombreuses Fondations, abritées à l’Institut de France, qui distribuent chaque année près de 5 millions d’euros pour des projets innovants en relation avec l’éducation.

C’est à Monsieur Xavier Darcos, Chancelier de l’Institut de France, que revint l’honneur d’ouvrir cette troisième édition de Paroles de Fondation où le public avait largement répondu présent. Loin de tout catastrophisme, Xavier Darcos a rappelé qu’au cœur de l’école demeurait cette relation exigeante et aimante entre un adulte et des jeunes. Une relation vivace qui chaque jour s’efforce d’atténuer les inégalités sociales et territoriales et de lutter contre tout déterminisme. Des propos largement repris par l’actuel Ministre de l’Education, Monsieur Jean-Michel Blanquer, qui par vidéo interposée a dit la nécessité de bâtir une société de confiance éloignée des soleils noirs et des pressions. Des soleils noirs et inégalités néanmoins toujours enracinés et confirmés par les chiffres du Quizz qui fut ensuite proposé au public. En effet,  on compte seulement 29% de filles parmi des élèves des classes préparatoires aux grandes écoles scientifiques et 1,1% de fils et filles d’ouvrier parmi les étudiants admis à l’école Polytechnique. Des chiffres douloureux que notre intelligence protéiforme, puisque l’être humain est bel et bien doté de 8 formes ½ d’intelligence, se doit de combattre.

Comment combattre ces inégalités ? Comment préparer les jeunes au monde de demain ? 

Pour apporter des réponses concrètes à ces enjeux, les Fondations de l’Institut réunies autour d’une table ronde ont évoqué leurs engagements. Parmi lesquels : initier les enfants des écoles primaires à la philanthropie car aider les autres apporte de la fierté, valoriser le raisonnement scientifique puisque la science est un bien commun qui est à la fois une culture et un savoir. Enfin, il fut question de l’entreprise et notamment de réconcilier l’entreprise et l’éducation. La conclusion revint à l’intelligence artificielle dont les algorithmes peuvent apporter beaucoup à nos sociétés, à condition que ceux-ci demeurent respectueux du temps humain.

A l’issue de cette passionnante table ronde, ce fut au tour de la lecture d’être mise à l’honneur, lors d’un face à face bienveillant entre l’association « Lire c’est partir », à l’origine de la distribution de millions de livres dans les écoles, et de Monsieur Darcos qui a souligné le lien inaltérable qui l’unissait à la lecture.

Une transition toute trouvée pour évoquer la dernière table ronde où les fondations réunies ont débattu de l’égalité des possibles et démontré que chaque jeune en errance est un orphelin de la société. Pour transformer ces « orphelins » en hommes libres, retenons les mots sincères de Monsieur Henri Lachmann, Capitaine d’Industrie au grand cœur et Fondateur de la Fondation Henri Lachmann-Institut de France, qui a rappelé avec beaucoup d’émotion qu’il était de notre devoir d’accompagner cette jeunesse.

Le mot de la fin revint à des images, celles de Judith Grumbach à l’origine du documentaire « Changer l’école, une idée folle ». L’occasion de donner la parole à des enfants de tous les horizons et à des enseignants attachés à leur devoir de transmission.

Un grand merci à l’Institut de France pour ce beau moment de partage autour de l’école et de ses enjeux car ne l’oublions pas le seul bien est la connaissance et le seul mal demeure l’ignorance.