Accident cardiaque : les femmes en première ligne

Le mercredi 16 mai 2017 a été diffusé sur France 5, lors de l’émission Enquête de Santé présentée par Michel Cymes et Marina Carrère d’Encausse, un documentaire réalisé par la journaliste Cécile Moirin intitulé « Le cœur des femmes : attention fragile ! ».

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Ce documentaire évoque en détail les nombreuses injustices, notamment en termes de prise en charge, dont sont victimes les femmes confrontées à la maladie-cardiovasculaire. On y retrouve également une intervention de la généticienne Claudine Junien, militante engagée de la cause du coeur des femmes et membre du Conseil scientifique du Programme de Recherche « Danièle Hermann – coeurs de femmes » initié par notre Fondation. Le documentaire est suivi d’un débat au cours duquel les intervenants répondent aux questions des téléspectateurs.

Les maladies cardio-vasculaires sont la première cause de mortalité chez les femmes en France. Elles tuent 8 fois plus que le cancer du sein. Mais alors que le cancer fait peur, les femmes négligent trop souvent le risque d’accident cardiaque.

Dans l’imaginaire collectif, l’infarctus du myocarde est une affaire d’homme mais pourtant depuis 15 ans, le nombre de femmes de moins de 50 ans hospitalisées pour un infarctus a triplé. En cause le tabac, l’alcool, le stress et la sédentarité. Les femmes ont adopté les mêmes comportements à risques que les hommes et ces mauvaises habitudes de vie sont aujourd’hui responsables de 80% des accidents cardio-vasculaires. Face à ce risque, il existe une véritable inégalité des sexes car les femmes sont victimes d’une série d’injustices. Elles sont moins bien dépistées, soignées plus tardivement et se remettent plus difficilement de l’accident cardiaque. Ainsi, près de deux tiers des femmes qui décèdent d’un infarctus n’ont pas eu de signaux d’alerte classiques. Chez elles, les symptômes (fatigue, nausées, maux de ventre…) peuvent être atypiques, ce qui entraîne une perte de chance dans la prise en charge de cette urgence vitale. Autre inégalité, les femmes présentent plus d’effets secondaires liés aux traitements, car la plupart des médicaments ont été testés sur des hommes. Et après l’accident, elles bénéficient moins souvent d’un programme de réadaptation cardiaque, essentiel pour retrouver une vie normale.

Pourquoi une telle inégalité des sexes dans la prise en charge de l’infarctus ? Pourquoi les femmes sont-elles aujourd’hui les grandes oubliées de la prévention cardio-vasculaire ?